Réparation d’un coupe-bordure Makita

À la maison, on aime réparer ce qui tombe en panne.
Dans cet article, petit compte-rendu de notre dernière réparation, un coupe-bordure sur lequel on a remplacé le moteur!
En réalité, on a pu s’entrainer deux fois sur cette réparation: c’est la deuxième fois en 4 ans qu’il tombe en panne, même diagnostic, probablement même cause. Je vous explique.

La bête

La bête, c’est un coupe-bordure Makita DUR181. Fonctionnant sur accu, il permet de couper ces pauvres herbes qui n’en finissent pas de pousser de mars à octobre.

Deux fois

Comme dit plus haut, on avait eu la même panne il y a quelques années. A l’époque, c’est un gentil bénévole du repair café de Habay qui nous avait réglé l’affaire: diagnostic, commande d’un nouveau moteur et remplacement du moteur.

Le diagnostic

Un jour, paf, “il marche plus”. Enfin, si, mais à moitié: un coup il démarre, un coup il démarre pas, et c’est ce coup-là le plus fréquent! Quand il veut bien démarrer, c’est avec une puissance bien plus faible qu’avant. En y regardant de plus près, voilà l’explication: certaines bobines du moteur électrique sont foutues. Comme il y a plusieurs bobines (3) dans le moteur, disposées autour de son axe, le moteur ne démarre que quand la ou les bobines fonctionnelles sont bien alignées. Une fois qu’on a compris ça, un truc tout simple pour le faire démarrer à chaque fois: faire tourner la tête du coupe-bordure sur le sol puis appuyer en même temps sur la gachette: il démarre toujours, mais il reste avec une puissance bien plus faible.

La solution

Le moteur est donc à moitié foutu (ou à moitié bon selon le point de vue), la solution à défaut de le réparer est de le remplacer. C’est simple, efficace et relativement bon marché.

La manipulation

Il y a plusieurs vidéos qui montrent le démontage de la bête. Ces 2 suivantes sont pas mal: en anglais américain ou en anglais canadien.
La réparation est simple: dévisser la tête de la bête (2 vis), ensuite l’ouvrir en deux (5 vis), remplacer le moteur, bien nettoyer, remettre un peu de graisse dans l’engrenage, et c’est reparti.
Pour séparer le moteur de l’axe du porte-fil, sur la vidéo, le brave américain de la vidéo tape un bon coup. Chez moi ça n’a pas marché, j’ai un peu chipoté en introduisant un tournevis entre l’engrenage en plastique et le plateau sur lequel est monté le moteur, puis ça a fini par se séparer.

Ici quelques photos…

Dévisser la tête:

Dévissage de la tête avec 2 vis, indiquées par les 2 flèches rouges.


L’ouvrir en 2:

Dévissage des 5 vis, indiquées par les flèches rouges


Retirer le moteur:

Retirer le moteur


Remplacer le moteur en tapant sur l’axe du porte-fil (à l’américaine) et/ou en introduisant un tournevis entre l’engrenage en plastique et le plateau sur lequel est monté le moteur (à la belge):

Séparer le moteur de l’axe rotatif porte-fil: j’ai introduit un tournevis à l’endroit de la flèche rouge et fait levier.

La commande

Souvent, c’est la commande de la pièce que je trouve le plus dur. Comment la retrouver, quel fournisseur choisir…
Ici on a besoin d’un “moteur Makita DUR 181”. En tapant cela sur un moteur de recherche, on tombe sur plusieurs fournisseurs, … c’est très très simple.

Le prix

Il y a 2 ans, on l’avait trouvé à 15.90€ chez TooManyTools. Cette année, à 17.90€ chez Techni K Outils, mais avec des frais de livraison moins élevé en se faisant livrer à un point-relais, donc moins cher au final qu’il y a 2 ans.
De mémoire, la bête coutait ~110€, donc la réparation nous parait raisonnable.

Et le service après-vente?

Pour info, on avait contacté le magasin où on l’avait acheté et il était exclu de le faire réparer chez eux. Prix d’achat pas assez élevé pour y regarder…

Mais pourquoi ça casse?

Deux fois la panne, pour du matos d’une marque avec une solide réputation, ça fait beaucoup. D’après le gentil bénévole du repair café, c’est sans doute l’humidité à laquelle le moteur de la bête est fréquemment exposé qui peut provoquer ce genre de panne. Et c’est vrai que le moteur est peu protégé de cette humidité vu les larges fentes d’aération au niveau de la tête de la bête. Mais bon, pour ses viseuses, Makita fait bien mieux. Puis j’ai démonté le moteur complètement et n’ai rien vu comme oxydation, ni un autre problème.

Y a t il des marques qui proposent des coupe-bordures qui tiennent des années sans problèmes?

Bilan

Un prix raisonnable, pièce très facile à trouver et vraiment très rapide et facile à remplacer. Réparer ce coupe-bordure en valait bien la peine!

OpenArdenneMap en carte web

Ca y est, j’ai enfin pu monté un serveur de tuiles pour OpenArdenneMap! Voir sur cette carte et sur cet article pour plus de détails.

OpenArdenneMap est un style conçu spécialement pour des cartes topographiques imprimées: il ne donne donc pas spécialement bien en tant que tuiles pour un serveur web. Il est construit en tant que style “cartoCSS/Mapnik” et également disponible en tant que style QGIS depuis peu. Utilisant Mapnik, le style peut donc être utilisé pour construire des cartes web, bien qu’il soit prioritairement _designé_ pour l’impression.

Si vous cherchez des cartes à imprimer prête à l’emploi, c’est sur hiking.osm.be.

Mesures de consommation électrique dans notre maison

Ou qu’est-ce qui consomme le plus d’électricité du lave-vaisselle ou du sèche-linge?


À l’aide d’un instrument de mesure de consommation électrique, j’ai fait une brève analyse de notre consommation électrique. Le principe a été de mesurer la consommation électrique de divers appareils durant des cycles de fonctionnement ou des durées types. Connaissant notre consommation totale (suivant des relevés de compteurs), j’ai pu créer un graphique de la répartition d’une consommation électrique durant un mois moyen.
Notre ménage de 5 personnes consomme entre 2200 et 3000 kWh/an. La valeur de 3000 kWh a été atteinte il y a quelques années mais a diminué depuis. La maison ne compte pas de gros postes de consommation: pas de chauffage électrique ni chauffe-eau, et nous cuisinons environ 5 mois par an au bois, le reste du temps à l’électricité (plaques à induction + four).


Consommation d’un mois moyen

En prenant 182 kWh pour un mois moyen (moyenne des 7 premiers mois de 2023), on arrive aux valeurs de consommation mensuelle en kWh affichées dans le graphique ci-dessous.
Les 9 postes mesurés sont affichés en couleur, et le poste “reste” est déterminé en soustrayant tous les postes mesurés de la consommation totale. Dans ce “reste”, il y a probablement principalement l’éclairage, 3 circulateurs (panneaux solaires thermiques, chaudière à bois, chauffage), des plaques de cuisson à induction, un four électrique, et divers autres appareils: ordinateurs, chargeurs, bouilloire électrique, etc. Pour chaque poste, la valeur mensuelle est déterminée sur base d’une mesure réalisée pendant plusieurs jours ou bien durant 1 cycle de fonctionnement, multiplié par une valeur plausible de nombre de cycles par mois (par ex. 20 cycles de lave-vaisselles / mois).


Le congélo


Notre congélateur est un congélateur avec porte, et est placé dans un local non chauffé de la maison, situé au nord du batiment. Malgré cela, il constitue l’appareil le plus énergivore. Il s’agit d’un ancien congélateur, entre 10 et 20 ans. Sans surprise, il y a une grosse différence de consommation du congélateur en fonction de la température de ce local. J’ai pu faire une mesure de plusieurs jours en hiver, pendant un temps froid (température d’environ 0°C), une mesure au printemps (env. 10°C) et une mesure en été (entre 16 et 22 °C): le consommation double entre l’hiver et l’été, comme l’illustre le petit graphique ci-dessous.


La pompe à eau


Nous n’avons pas de pression du tout lors de l’arrivée d’eau de distribution, si bien qu’une pompe est nécessaire pour distribuer toute l’eau dans la maison. Cette pompe consomme 13 W en veille! En fait, durant la durée de la mesure, elle a consommé autant en veille qu’en fonctionnement, alors qu’elle ne fonctionne évidemment qu’un temps limité.


Valeurs par cycle de fonctionnement


Voilà les valeurs que j’ai pu mesuré par cycle de fonctionnement de plusieurs appareils. Pour ces valeurs, plusieurs répétitions de mesure ont été faites, avec souvent les mêmes valeurs mesurés entre les répétitions.

  • un cycle de machine à laver, programme à 40°C: 0.76 kWh
  • un cycle de machine à laver, programme à 30°C: 0.50 kWh
  • un cycle de lave-vaisselle en mode “éco”: 0.86 kWh. Le lave-vaisselle a moins de 10 ans. Il est alimenté directement en eau chaude.
  • un cycle de machine à pain, pour un pain de 500g “normal”: 0.34 kWh. J’ai cherché longtemps sur internet des valeurs plausibles. Certaines sources calculent la consommation d’une machine à pain automatique en multipliant la puissance de la machine par la durée du cycle, ce qui est évidemment exagéré, car la machine à pain ne fonctionne pas à plein régime pendant toute la durée de son cycle (par ex. 3h30). La valeur de 0.34 kWh est tout à fait raisonnable si on veut faire des économies en faisant son pain à la machine plutôt que de l’acheter.
  • chauffer de l’eau à la bouilloire électrique pour une tasse: 0.035 kWh
  • recharger un smartphone: 0.0131 kWh

OpenArdenneMap hiver 22-23

Note: there’s an English version of this there.

Depuis fin 2019, le style cartographique OpenArdenneMap est mis à jour suivant un cycle semestriel de livraison! OpenArdenneMap est un style cartographique open-source pour des cartes topographiques sur base des données OpenStreetMap. La livraison “hiver 2022-23” vient de sortir.

Cet hiver, OpenArdenneMap passe à QGIS

OpenArdenneMap a été initialement développé comme un style cartographique avec l’importateur imposm et un style cartoCSS dérivé de OSMBright. Plus tard, l’importateur osm2pgsql a été utilisé à la place de l’importateur imposm. A partir de cette livraison, le style OpenArdenneMap est également disponible dans QGIS, en utilisant le même importateur osm2pgsql pour construire les couches de la carte.

Bien qu’il nécessite toujours une base de données PostGIS, le style QGIS est beaucoup plus simple à utiliser pour composer des cartes à différentes échelles que le style Mapnik/cartoCSS. Il est également beaucoup plus simple à mettre en place.

Les outils utilisés pour réaliser des cartes ont une certaine influence sur le style cartographique lui-même. Le but de ce support QGIS est de reproduire le même rendu que les cartes produites avec le style Mapnik/cartoCSS, mais les 2 solutions ne sont pas 100% équivalentes.

extract of OpenArdenneMap map made with Mapnik

Un extrait OAM avec Mapnik

extract of OpenArdenneMap map made with Qgis

Un extrait OAM avec QGIS

Voici quelques observations clés lors du passage de ce style de Mapnik/cartoCSS à QGIS.

Des règles beaucoup plus simples pour la mise à l’échelle dans QGIS

QGIS supporte l’utilisation d’unités géographiques pour définir la taille des symboles (mètres à l’échelle, unités cartographiques), alors que Mapnik/cartoCSS, à ma connaissance, ne traite que des unités en pixels. Cela signifie que, dans QGIS, vous pouvez définir une taille qui sera fonction de l’échelle de la carte. Ceci est vraiment utile pour les cartes à très haute échelle (c’est-à-dire > 1:10000), où certains éléments tels que la largeur des routes peuvent prendre leur taille “réelle” sur la carte. Pour obtenir le même effet dans Mapnik, nous devons définir des largeurs différentes pour chaque niveau de zoom.

Utilisation des variables QGIS

Un avantage clé de l’utilisation de Mapnik et de cartoCSS est qu’il est possible de définir des variables qui sont utilisées tout au long du projet, typiquement pour des variables de taille et les couleurs. Heureusement, il y a aussi moyen de définir des variables dans un projet QGIS (dans Projet > Propriétés > Variables) et les utiliser dans les définitions de style.

Utiliser des tables PostGIS filtrées par rapport aux couches SQL

Les mêmes couches utilisées dans Mapnik ont été utilisées comme couches QGIS. Souvent, ces couches ne sont pas seulement des filtres appliqués à une table “planet_osm_points|lines|polygones” mais elles effectuent une transformation des données. Par exemple, la couche pour les libellés des plans d’eau est la suivante :

SELECT way, waterway AS type, replace(name, 'Ruisseau', 'Rau') AS name
FROM planet_osm_line
WHERE waterway IN ('canal', 'river', 'stream') AND name IS NOT NULL
UNION ALL
SELECT
    ST_LineMerge(ST_ApproximateMedialAxis(ST_SimplifyPreserveTopology(ST_MakePolygon(ST_ExteriorRing(way)), 50))) AS chemin,
    eau AS type,
    replace(replace(name, 'Etang', 'Étg'), 'Étang', 'Étg') AS name
FROM planet_osm_polygon
WHERE water IN ('pond', 'lake', 'basin', 'reservoir') AND name IS NOT NULL AND way_area > 10000

qui combine les lignes de planet_osm_line avec des lignes créées à partir de planet_osm_polygon en utilisant une suite de fonctions PostGIS (ST_ApproximateMedialAxis, etc.).

Ces requêtes PostGIS sont simplement définies comme des couches dans le gestionnaire de base de données QGIS et ensuite ajoutées à la carte.

Cependant, pour certains problèmes de performances, il semble plus facile de filtrer directement à partir d’une couche PostGIS de la BD plutôt que de définir une nouvelle couche SQL avec le gestionnaire de BD. Dans la mesure du possible, les couches du projet QGIS sont donc des tables PostGIS complètes qui sont juste filtrées pour les éléments requis.

Problèmes restants

Le travail de portage du style Mapnik vers QGIS n’est pas tout à fait terminé, il reste quelques problèmes non résolus et/ou limitations de QGIS par rapport à Mapnik.

Par exemple, je n’ai pas trouvé comment éviter le chevauchement/la répétition de symboles ou d’étiquettes proches. Il s’agit d’une fonctionnalité essentielle de Mapnik, et d’un problème si commun mais aussi si difficile en cartographie : comment empêcher les symboles de se chevaucher ou de se répéter à courte distance, que ce soit dans la même couche ou dans des couches différentes ? La même chose s’applique aux labels. Un exemple est l’affichage multiple de symboles de table de pic-nic, souvent groupées dans un parc, et qui apparaissent côte à côte dans la carte.

Pour conclure

Ce travail de passage de Mapnik à QGIS n’est pas terminé. J’ignore encore quel logiciel sera privilégié à l’avenir pour OpenArdenneMap. A noter qu’une grande partie du travail cartographique est appliqué directement aux données via les requêtes PostGIS, et est donc commun aux 2 solutions. Automatiser ce travail cartographique sur base des données OSM (généralisation automatique, déplacement, …) est un domaine encore peu exploré aujourd’hui.

FOSS4G.be 2022

Ce jeudi 17 novembre, après 2 ans d’absence, a eu lieu le FOSS4G.be à Bruxelles, doublé cette année d’un “State of the Map Belgium”, soit la rencontre des contributeur·rices OpenStreetMap de Belgique. Petit compte-rendu partiel et subjectif de cette belle journée.

OpenStreetMap et la forêt de Soignes: Présentation intéressante de la part de la Fondation Forêt de Soignes, qui a décidé (très bonne décision) d’utiliser OSM comme base de données pour leur cartographie de la Forêt de Soignes. Cette forêt péri-urbaine doit faire face à une pression récréative forte, et la fondation se doit de gérer la cartographie des chemins. Un exemple pour d’autres massifs forestiers, et qui montre la pertinence et la réactivité d’OpenStreetMap pour cartographier des chemins forestiers, par rapport à d’autres bases de données disponibles.

360° Everywhere: Le projet dingue de Pierre Serpe, lauréat du Geochallenge wallon 2022, qui collecte des images 360° de voiries cyclables pour son groupe local du Gracq en Hesbaye. Ces images sont ensuite utilisées pour aider à la réflexion dans des réunions citoyennes pour des aménagements cyclables, ou à carrément simuler des aménagements dans une représentation 3D. Un projet à essaimer dans d’autres endroits!

Mapcomplete: L’éditeur thématique d’OSM https://mapcomplete.osm.be, où un thème particulier peut être défini pour les contributeur·rices d’OSM. Il y a par exemple un thème pour les toilettes publiques, les friteries, les boites à livres, etc. L’occasion de revenir aussi sur le projet Pin je punt, un très bon cas d’utilisation d’OSM par un pouvoir public (l’agence de tourisme en Flandre).

OpenStreetMap et Anyways: Comment Anyways, société basée à Gent, utilise OSM pour développer son produit de simulation de transformation du réseau routier. Destinée aux pouvoirs publics qui veulent entreprendre des travaux ou modifier leurs plans de circulation, la solution développée par Anyways permet de simuler les transformations simplement en éditant les modifications dans une base de données miroir d’OSM. Ainsi, la coupure momentanée d’une route, la mise en sens unique de voiries ou tout autre modification peut être dessinée et son impact sur les flux de mobilité simulé et évalué.

Enfin, le FOSS4G.be ne serait pas parfait s’il n’y avait pas le concours de carte, avec chaque année de belles réalisations. Cette année, le trio de cartes récompensées par le public est :

1) FerrarGIS, le magnifique projet de Manuel Claeys Bouuaert qui permet de reproduire les cartes de Ferraris du XVIIème siècle avec des données actuelles d’OSM. La carte de Gent présentée a de multiples détails, comme l’orientation automatique de patternes de labour et de certains symboles, l’ajout d’arbres autour de certaines limites parcellaires, une très belle réalisation qui a bien méritée son premier prix.

2) hiking.osm.be, l’offre de cartes de randonnée à commander et à imprimer sur base du style OpenArdenneMap, que je présentais cette année. La carte présentée était une carte des cartes disponibles sur hiking.osm.be, et une invitation à commander vos propres cartes.

3) Ticket to ride Belgium, une incroyable adaptation du jeu de société “Les Aventuriers du Rail” au réseau ferroviaire belge. Cette carte n’est pas seulement une très bonne réalisation graphique, son concepteur, Roel Huybrechts, a poussé le projet jusqu’à en faire un plateau de jeu effectivement utilisable pour ce jeu, en calculant un nombre de segments entre les gares belges qui soit correct et équilibré selon les règles du jeu! Une conceptualisation du problème effectuée avec Pgrouting, et qui est expliquée dans le lien ci-dessus.

Merci à toute l’équipe des organisateur·rices et aux bénévoles et à l’année prochaine!

OpenArdenneMap – été 2022

Depuis fin 2019, le style cartographique OpenArdenneMap est mis à jour suivant un cycle semestriel de livraison! OpenArdenneMap est un style cartographique open-source pour des cartes topographiques sur base des données OpenStreetMap. La livraison “summer-2022” vient de sortir.

Pas beaucoup de nouveautés dans le style en lui-même, seulement un symbole et un libellé pour les sommets.

Il y a maintenant un fichier pompeusement appelé CARTOGRAPHY qui tente d’énumérer les principes cartographiques du style (un peu comme celui sur le style osm-carto).

Le style arrivant à une certaine maturité, il est probable qu’il évolue peu dans les prochaines années. Néanmoins, il existe un champ de recherche et de développement énorme pour automatiser des techniques de généralisation cartographique à utiliser avec des données OpenStreetMap pour produire des cartes. C’est la future direction que j’aimerais faire prendre au projet.

Enfin, des cartes 1:20,000 réalisée avec le style OpenArdenneMap au format A3 sont toujours disponibles en téléchargement sur https://hiking.osm.be/. Certaines de ces cartes sont retouchées à la main, pour une qualité cartographique accrue.

OpenArdenneMap winter2021-22

Depuis fin 2019, le style cartographique OpenArdenneMap est mis à jour suivant un cycle semestriel de livraison! OpenArdenneMap est un style cartographique open-source pour des cartes topographiques sur base des données OpenStreetMap. La livraison “winter2021-22” vient de sortir. Voici les principaux changements de cette dernière version.

openardennemap - named cross

Les changements sont listés dans le fichier CHANGELOG: plus de labels affichés (fermes, nom des croix), un rendu des attractions touristiques, …

openardennemap tourism attraction

Une amélioration technique également: la génération des cartes avec docker a été mise à jour: la précédente image docker-mapnik ne pouvant plus compiler mapnik, elle a été remplacée par une autre. Les instructions sont dans docker/README.md.

Depuis juin 2021, des cartes 1:20,000 réalisée avec le style OpenArdenneMap au format A3 sont disponibles en téléchargement sur https://hiking.osm.be/. Certaines de ces cartes sont retouchées à la main, pour une qualité cartographique accrue.

OpenArdenneMap – version été 2021

Depuis fin 2019, le style cartographique OpenArdenneMap est mis à jour suivant un cycle de livraison! OpenArdenneMap est un style cartographique open-source pour des cartes topographiques sur base des données OpenStreetMap. La livraison “été 2021” vient de sortir. Voici les principaux changements de cette dernière version.

Les changements sont listés dans le fichier CHANGELOG. Parmi ceux de cette version il y a quelques réglages de bugs (pour les labels courbes des plans d’eau), une meilleure distinction entre les types de routes primaire et secondaires, une amélioration des règles de labels des zones forestières en fonction de leur surface et d’autres améliorations mineures.

Pour les labels des zones forestières, une approche simple a été mise en place. La taille du label est fonction de la surface de la zone, mais seulement pour les forêts plus grandes que 500 ha. Pour les forêts plus petites, la taille ne dépend pas de la surface, avec 2 tailles différentes de labels (respectivement pour les forêts inférieures et supérieures à 50 ha).

Une nouvelle fonctionnalité, qui n’est pas une amélioration du style proprement dit, est de pouvoir décomposer les sorties cartographiques en labels et en le reste de la carte, afin de pouvoir déplacer à la main certains labels. Pourquoi séparer les labels du reste? Simplement parce que les fichiers vectoriels des cartes (SVG) sont si lourds qu’il est difficile de les éditer dans un logiciel de dessin vectoriel comme Inkscape, alors qu’une couche de labels peut être plus facilement éditée (notamment, les objets peuvent être dégroupés). Cette possibilité permet de déplacer les labels de la carte à la main. Malgré les règles avancées de Mapnik pour la disposition des labels, un placement manuel des labels reste nécessaire en bien des situations.

Cette fonctionnalité est utilisée pour la conception des cartes hiking-osm-be, un nouveau service de cartes de randonnées à imprimer, mettant en évidence les itinéraires balisés officiels. Cette offre de cartes est mise en œuvre par Champs-Libres et l’atelier cartographique avec le soutien d’OpenStreetMap Belgique. A ce jour, une quinzaine de cartes au format A3 à l’échelle 1:20000 ont été produites en Belgique et ce catalogue est amené à s’étoffer à l’avenir. Pour obtenir ces cartes et en commander de nouvelles, rendez-vous sur hiking.osm.be!

Une carte de la Semois

Un article pour présenter une carte de la Semois au 1/42,000 imprimée sur un support 200 x 70 cm: quelques aspects de cartographie et des éléments de la recette pour effectuer une rotation aux données géographiques avant leur mise en forme cartographique.

Une photo de la carte Semoy·ois imprimée

Dernier projet perso: une carte de la Semois grand format, à une échelle 1:42,000, ce qui donne une carte imprimée sur un grand rectangle de 2 mètres de haut sur 70 cm de large. Avec les données d’OpenStreetMap bien sûr, complétées par les bâtiments du PICC en Wallonie et puis une représentation du relief faite en combinant des données de relief de Wallonie, du GD de Luxembourg et européenne.

Bouillon: la carte n’est pas orientée au Nord (photographie de la carte imprimée)

La carte montre la Semois de sa source à son embouchure, selon l’orientation générale de la rivière, donc en orientant la carte selon un angle particulier. Prenant sa source en Lorraine, la rivière attaque curieusement de biais le massif ardennais qu’elle finit par percer pour retrouver la Meuse. Cette belle rivière trace son chemin avec de nombreux méandres mais en maintenant un cap relativement rectiligne. Sur l’emprise de la carte, des portions de 3 pays: Belgique, France, Luxembourg.

On passe de la Belgique (où la rivière prend le nom de Semois) à la France (et devient Semoy), sans passage de frontière dans le style cartographique (photographie de la carte imprimée)

Cartographie

Aperçu de la carte à Cugnon

Le style de la carte est celui d’OpenArdenneMap, mon projet de style pour des cartes topographiques à grande échelle. OpenArdenneMap est un style spécifiquement développé pour des cartes imprimées, avec un faible nombre de couleurs différentes, des contrastes clairs, et qui fait la part belle aux labels (basés sur la fonte Alfphabet), dans la tradition des cartes topographiques de l’IGN belge des années 1960 à 1980. Parmi les dernières nouveautés du style, il y a l’écriture en courbe de certains labels de plans d’eau. Pour cette carte, la Semois est soulignée par un trait bleu plus prononcé que ses affluents ou que les autres rivières apparaissant sur la carte. Enfin, le relief est représenté par un ombrage (hillshade) se superposant à la carte.

… à Jamoigne

Ici, avec une échelle de 1:42,000, on atteint les limites du style cartographique, plutôt défini pour du 1:20,000. En outre, l’absence de généralisation des données géographiques (par exemple, pas de déplacements des lignes trop proches) peut poser problème à certains endroits. La carte est générée automatiquement: elle n’a pas été retravaillée manuellement. Pour un meilleur rendu, il faudrait éventuellement déplacer des labels à la main, supprimer des superpositions d’éléments, …

Impression & collage

Après la mise en page du fichier, le fichier prêt à imprimer était un PDF rasterisé à 500 dpi. L’impression a été faite en qualité optimale sur du papier épais (120g/m² ou 160g/m²).

Puis la carte a été collée sur un support fait d’une planche de panneau MDF de 5 mm peint en noir. Pour le collage, j’ai utilisé une colle vinylique étalée en une fine couche avec un petit rouleau à peindre. Grâce à l’épaisseur du papier, le papier n’a pas trop gondolé (juste un peu), mais j’ai bien passé une heure à coller et à presser.

Le fichier source de cette carte est disponible en téléchargement libre sous licence Common Creative CC-BY-SA ici.

Préparation des données

Pour faire tenir le cours de la Semois dans un rectangle, la carte n’est pas orientée vers le Nord. Mapnik (i.e., le programme qui a généré la carte avec le style OpenArdenneMap) n’est pas capable d’effectuer une rotation de la carte selon une autre orientation que le Nord. Dès lors qu’on veut faire une carte avec une orientation non-conventionnelle, on peut soit effectuer une rotation de chaque label et symboles, ou simplement effectuer une rotation de toutes les données au préalable. C’est cette dernière option que j’ai choisie.

Rotation des données OpenStreetMap

Les données OpenStreetMap sont importées à l’aide du programme osm2pgsql dans une base de données avec PostGIS. On peut facilement effectuer une rotation de toutes les données avec la fonction ST_Rotate en indiquant un angle (en radian) et un centre (ici, en coordonnées EPSG:3857). Il faut donc précalculer cet angle et le centre de la carte. Par exemple, pour la table planet_osm_line:

CREATE TABLE planet_osm_line_semoy AS
SELECT *, ST_ROTATE(way, -1.3249, 587488, 6406205) AS rotated_way FROM planet_osm_line;

Rotation du relief (hillshade)

Pour l’effet d’ombrage du relief, l’approche a été d’effectuer une rotation du modèle numérique de terrain (MNT, aka DEM) avant de calculer l’ombrage.

1) D’abord, fusionner les MNT de Belgique, du GD Lux et de France:

gdal_merge.py -of GTiff -co BIGTIFF=YES -co TILED=YES -o dem_semoy.tif eudem_semoy_31370.tif dem_be_semoy_31370.tif dem_lux_semoy_31370.tif

2) Obtenir le fichier tfw du fichier tif pour faire une rotation “à la main”

gdal_translate -of GTiff -co profile=baseline -co tfw=yes dem_semoy.tif dem_semoy_baseline.tif

3) Modifier le fichier tfw

En transformant les valeurs du fichier tfw d’un raster au format GeoTiff, on peut lui appliquer une rotation (voir ce lien). Soit les valeurs A, B, C, D, E et F du fichier tfw, on applique une rotation d’un angle alpha (radians) en transformant ces valeurs comme suit:

(A')=A*cos(alpha)
(B')=A*sin(alpha)
(C')=-D*sin(alpha)
(D')=D*cos(alpha)
(E')=E
(F')=F 

4) Reprojection
Appliquer une reprojection avec gdalwarp vers une résolution plus basse pour gommer les artefacts de la rotation et le mettre dans un autre système de coordonnées.

gdalwarp -t_srs EPSG:3857 -r cubicspline -tr 25 25 dem_semoy_31370_clipped_baseline_rotated.tif dem_semoy_3857_clipped_rotated_warp_cubicspline_25x25.tif


5) Créer l’ombrage de relief (hillshade)

gdaldem hillshade dem_semoy_3857_clipped_rotated_warp_cubicspline_25x25.tif hillshade_dem_semoy_3857_rotated_warp.tif -co BIGTIFF=YES -co TILED=YES -co COMPRESS=DEFLATE -of GTiff -z 1.0 -s 0.5 -multidirectional


6) Appliquer une palette de couleur au raster hillshade

gdaldem color-relief hillshade_dem_semoy_3857_rotated_warp.tif -alpha shade.ramp hillshade_dem_semoy_3857_rotated_warp_semi_transparent.tif 


shade.ramp est un fichier de reclassification des valeurs des pixels du raster comme suit:

0 0 0 0 0
1 0 0 0 220
64 0 0 0 192
128 0 0 0 140
150 0 0 0 96
168 0 0 0 0
190 255 255 255 0
220 255 255 255 96
255 255 255 255 128

Pourquoi je ne contribuerai plus à Mapillary

Je contribue à Mapillary depuis la première heure et je suis probablement un des plus gros contributeurs en Wallonie. J’ai téléversé 59,7 k images à Mapillary, couvrant plus de 1000 km. J’ai contribué avec des images prises de ma voiture, mais aussi depuis le train et sur plusieurs centaines de km de chemins et sentiers. Alors que la couverture de Mapillary est habituellement bonne dans les zones urbaines, elle est assez pauvre dans les zones rurales, et j’étais content de contribuer sur des itinéraires de randonnées, où cela a un certain potentiel pour des applications touristiques. A côté de Mapillary, je fais activement la promotion d’OpenStreetMap en tant que hobby mais aussi avec mon entreprise. Avec mes collègues ou en tant que bénévole, j’ai formé plusieurs dizaines de personnes à OpenStreetMap: agent·e·s touristiques, urbanistes, étudiant·e·s, environnementalistes. Lors de la plupart de ces formations ou cartoparties, j’ai aussi fait la promotion de Mapillary comme une alternative à Google Street View, tout comme OSM est une alternative à Google Maps. Il y a 2 ans, un de mes collègues et moi ont été invités en tant qu'”experts geo open-source” à une réunion de travail de l’administration des voiries de la Wallonie pour parler du potentiel d’OSM et de Mapillary pour monitorer les dizaines de milliers de panneaux routiers de la Wallonie (17 000 km²). Bref, j’étais un promoteur actif de Mapillary tout comme je promeus activement OSM, à la fois en tant que citoyen et dans mon boulot.

J’étais. Puis j’ai vu que Facebook a racheté Mapillary. Honnêtement, mon choix ne s’est pas fait tout de suite. J’ai pris quelques jours pour savoir si je devais m’arrêter de contribuer à Mapillary ou pas. J’ai même continué à uploader quelques images de panneaux touristiques prises ce week-end. Mais finalement j’ai pris la décision de télécharger toutes mes images et de supprimer mon compte Mapillary. Alors pourquoi?

Tout d’abord, je ne suis pas contre l’utilisation commerciale de données ou logiciels open-source, c’est d’ailleurs mon métier! Je ne suis pas un ayatollah de l’open-source: certains logiciels propriétaires font très bien leur boulot. Je ne suis pas par principe hostile à toute grosse entreprise. Il faut être conscient que Mapillary a un gros besoin de serveurs et que cela a un coût. À propos, je trouve que la gestion de l’infrastructure centrale d’OSM gagnerait à être professionnalisée et qu’il y a des limites à la gestion de projets open-source par une communauté. Et je reconnais que Facebook est très utile pour renforcer les liens dans ma région rurale, comme pour l’organisation d’événements ou le partage d’objets et de services entre voisins. Mais je ne veux pas contribuer à Facebook.

Dans mon pays comme ailleurs, les partis politiques les plus extrémistes utilisent FB pour manipuler les opinions. Le parti qui a dépensé le plus d’argent l’année passé pour les élections a des liens avérés avec des groupuscules neo-nazis et des membres neo-nazis. Plusieurs membres de ce parti ont été poursuivis en justice pour diffusion de propos antisémites et négationnistes. Pas besoin d’expliquer plus que ce genre de parti est une menace directe pour nos démocraties. Le problème est que leur utilisation de FB est au-delà de la simple diffusion de spots électoraux: ils utilisent les données des utilisateurs FB pour du profilage et manipuler délibérément l’opinion de grands groupes de personnes. Ce parti a dépensé au moins 450k € depuis début 2020 pour des publicités sur FB. En Belgique, c’est de loin le premier parti en terme de dépenses sur FB. En fait, je ne serai pas surpris que c’est le meilleur client de FB en Belgique. Et une société doit toujours écouter ses clients. Probablement que la plupart des employés de FB sont plutôt gênés de ce constat: ils favorisent directement des partis néo-nazis qui les financent, mais en même temps, FB ne peut ignorer une telle source de revenus. Ils ont besoin de faire tourner leurs serveurs, de payer leurs employés et de rétribuer leurs actionnaires. Mon avis est qu’il faut non seulement travailler à une éducation aux médias sociaux mais que tôt ou tard, un contrôle public fort (régulation, nationalisation, …) d’entreprises étrangères telles que FB est essentiel pour notre souveraineté et nos démocraties.

Une autre raison pour moi est que le cœur des activités commerciales de Mapillary n’est pas de permettre à des cartographes amateurs de contribuer à OSM mais est presque entièrement destiné au monitoring des réseaux routiers pour le secteur automobile.

Franchement, je n’arrête pas de contribuer à Mapillary de gaîté de cœur. Cette société a développé de formidables outils open-source pour favoriser la participation à OSM. J’espère qu’une alternative à Mapillary davantage tournée vers la construction d’un Bien Commun verra bientôt le jour!

Notes:

Pour monitorer les dépenses publicitaires sur Facebook: https://www.facebook.com/ads/library/report/

Pour supprimer son compte Mapillary: https://framagit.org/Midgard/exit-mapillary

Pour récupérer ses images Mapillary: https://github.com/gitouche-sur-osm/mapillary_takeout