State of the Map 2016 – jour 1

Petit compte-rendu du 1er jour passé à la conférence internationale d’OpenStreetMap, qui a lieu à Bruxelles cette année! Quelques points à retenir, purement subjectivement en fonction de ma subjectivité:

craftmapping_osm

  • OSM analytics: Ce projet est développé par l’ONG Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT). Un nouvel outil de contrôle qualité des données OSM, avec une analyse temporelle des données, etc. Le tout très user-friendly.
  • OpenAerialMap: Une plateforme de partage d’image aérienne libre. On peut y charger ses propres images (par ex. acquises avec un drone) ou référencer un dépôt d’image extérieur. L’image peut être recherchée à travers la carte ou bien par une API. On peut ensuite l’utiliser pour cartographier dans iD, JOSM ou un autre éditeur d’OSM.
  • Le talk de Mikel Maron, de l’OpenStreetMap Foundation. Un discours (sans slides!) qui prend du recul, en questionnant les valeurs et les mythes propres au projet OSM. Une occasion de reparler du débat lancé par Mike Migurski entre le “craft mapping” et le “robot mapping”, un article qui a fait beaucoup parlé de lui dans la communauté OSM, et qui a trouvé un écho dans la conférence avec une étrange propagation de T-shirt supportant la cause du “craft mapping”. (T-shirt uniquement disponible au marché noir) (lire l’article pour y comprendre qqch!).
  • Un talk attendu: les derniers développements de Roland Olbricht sur Overpass, la meilleure façon de récolter et réutiliser les données OSM. Encore en cours de développement, Roland a présenté un nouvel outil pour évaluer les changements entre deux dates sur une étendue donnée. Un outil qui permet de dépasser les problèmes existants avec les outils précédents (à savoir l’onglet “Historique” de openstreetmap.org ou d’autres outils comme achavi). L’adresse temporaire: dev.overpass-api.de/api_drolbr/recent_changes

  • Avec Overpass, taginfo est sans doute le plus utile des outils de l’écosystème OSM. Jochen Topf a profité du SOTM pour faire un tour de l’outil et de ses dernières fonctionnalités, comme l’onglet “Similar” qui permet de trouver les tags similaires à celui recherché, la page des projets liés à tagingo: taginfo.osm.org/projects.

  • Le white paper de jawgmaps à propos des serveurs cartographiques à partir de données OSM, pas encore lu, disponible ici.

Un mapathon Missing Maps le samedi 16 avril!

Ce samedi 16 avril, je participerai à un mapathon interuniversitaire en Belgique, qui a lieu dans 7 universités du pays. Je serai à l’UNamur. Ci-dessous un texte de présentation de la journée. Au plaisir de vous y voir!

Julien

Où trouver une carte du Swaziland détaillée avec chaque habitation ? 

Imaginez un pays avec peu d’infrastructures, des services publics sous-financés, et … une maladie mortelle. Imaginez encore que vous puissiez contribuer à éradiquer la malaria dans ce pays. Il est possible de le faire seulement en pouvant situer chaque habitation du pays. Comment et où trouver cette information? 

Auparavant, de grosses sommes d’argent auraient été dépensées dans la collecte de telles informations. Des informations qui n’auraient jamais été mises à jour. Mais ce temps est révolu! Des ONGs avec des idées brillantes ont trouvé une communauté avec des idées toutes aussi brillantes. Cette communauté, c’est OpenStreetMap. Démarrée à Londres il y a à peine 10 ans par un type qui a eu l’idée folle de commencer une carte collaborative du monde entier avec un accès libre aux données.  Certains pays comme l’Allemagne ont rapidement été cartographiés par les passionnés de la communauté  OpenStreetMap. D’autres endroits du globe, comme lors du terrible tremblement de terre de Haïti en 2010, ont pu être cartographié extrêmement rapidement grâce à la réactivité de la communauté. 

Afin de coordonner les efforts de cartographie faits lors des urgences humanitaires par des centaines de milliers de volontaires, l’association Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT) a été créée. Mais des cartes sont également nécessaires avant que les catastrophes ne surviennent. C’est ici que débute le projet Missing Maps. Le but est de cartographier toutes les zones vulnérables du globe avec autant de détails que nécessaire. C’est un projet en pleine expansion qui s’est propagé jusqu’en Belgique, par le biais du comité belge interuniversitaire de géographie. Le samedi 16 avril, des personnes de 7 universités de chaque région du pays (Flandre, Wallonie, Bruxelles) se rassembleront pour un “mapathon” OpenStreetMap afin de contribuer à créer une carte dont on a besoin pour éradiquer la malaria au Swaziland. 

OpenStreetMap fonctionne un peu comme Wikipedia: des volontaires y contribuent avec ce qu’ils peuvent, quand ils le peuvent. D’habitude, les contributeurs d’OpenStreetMap cartographient leur quartier, leur région, etc.  Lors de ce mapathon, vous n’aurez pas besoin de connaître le Swaziland comme votre poche! Nous cartographierons des habitations et des routes sur base d’images satellites. Plus tard, des équipes locales pourront compléter la carte avec plus d’informations détaillées. Même si vous n’avez jamais fait de la cartographie, en moins d’une demi-heure, vous serez capable de faire apparaître des habitations et des routes sur la carte. Dès que vous cliquerez sur “Sauvez vos modifications”, vos habitations apparaîtront sur des centaines de cartes à travers le monde. Et, en particulier, dans les cartes qu’utilisent des ONGs comme Médecins Sans Frontières pour planifier leurs opérations. 

Venez le samedi 16 avril. Nous ne changerons peut-être pas le monde, mais nous contriburons probablement à changer la vie de nombreuse personnes. Allez-y! Et inscrivez-vous pour cette journée de cartographie à https://www.eventbrite.com/e/national-missing-maps-mapathon-tickets-23149918028

 

FOSS4G-be: OpenStreetMap pour la cartographie de l’occupation du sol

Ici la présentation que j’ai faite au FOSS4G-be à Bruxelles ce jeudi 29 octobre, sur le potentiel d’OpenStreetMap dans la cartographie des forêts, avec un cas d’étude sur la province de Luxembourg.

Avis aux intéressé(e)s: Je pense qu’OSM a atteint un beau potentiel en termes de recherche et d’applications. Contactez-moi si vous êtes intéressé pour monter des projets de recherche ou développer des applications dans ce cadre! Certaines perspectives/idées à creuser sont données à la fin de la présentation…

GeoDATA 2014, Bruxelles

J’ai participé ce mardi 3 juin au GeoDATA2014, un événement gratuit de conférences sur les géodonnées organisé par des entreprises du géospatial. C’était le seul évènement de leur programme sur le continent, à Bruxelles, donc à ne pas manquer! Petit compte-rendu non exhaustif et subjectif de la journée avec une sélection de 3 présentations marquantes:

1) Tout d’abord, un showcase impressionant de T-Kartor (www.t-kartor.com), une boite de cartographie, qui a réalisé des supports cartographiques pour accompagner un ambitieux programme de mobilité dans trois villes: Londres, Birmingham et New York. C’est un projet multi-facette qui tourne autour du même support cartographique, une carte très bien faite, “so user-friendly”, qui doit permettre à un maximum de personnes, habitants de la ville ou de passage, de s’y orienter, de faciliter l’accès aux transports en communs et de pouvoir atteindre leur destination à pied ou à vélo. La carte en elle-même est une carte très lisible, au design moderne inspiré du web, avec les bâtiments principaux dessinés en perspective (3D) pour permettre aux gens de se retrouver facilement, et un cercle indiquant la zone accessible à 5 minutes à pied. Les cartes sont affichées sur des bornes disposés dans l’espace urbain à des endroits-clés, sur les arrêts de bus et métro et sur les stations de vélo en partage. Elles permettent de rendre la navigation à pied dans une ville plus facilement, et de ce fait accompagne le changement modal, qui se traduit à Londres par 9 % de voiture en moins et +173 % de vélo en plus sur la période 2010-2012 ! Une fabuleuse réalisation qui a inspiré la STIB, présent lors de cette journée, pour de futures réalisations similaires à Bruxelles. A suivre !

2) Deuxio, une présentation de TomTom, l’entreprise de GPS, qui utilise les données collectées sur ses milliers de GPS vendus aux automobilistes. A moins que vous ne le refusiez, toutes les données de trajets suivis par un automobiliste équipé d’un GPS sont en effet collectées par l’entreprise, rendues anonymes, puis traitées et enfin commercialisées ! Il y a 2 formes principales de données : celles en temps-réel, qui peuvent être utilisées en temps réel pour vous éviter les bouchons, et les données historiques, qui permettent de dégager des statistiques fiables sur la circulation routière. Les données historiques représentent à ce jour plus de 700,000 ans de conduite automobile non-stop ! Ces données sont assez précieuses pour décider des aménagements routiers, pour gérer la congestion du trafic, pour améliorer les itinéraires proposés sur les GPS et les sites internet de routage, mais aussi pour les compagnies d’assurances… Ainsi, on peut en tirer des profils de vitesse à n’importe quel endroit du réseau, qui donnent la vitesse de circulation moyenne en fonction de l’heure de la journée, pour les différents jours de la semaine. Ce qui est sympa, c’est que vous pouvez tester ces données gratuitement dans la démo trafficstats.tomtom.com.

3) Enfin, la journée s’est terminée par la présentation de la British Cartography Society (www.cartography.org.uk), une association qui entend faire la promotion des bonnes pratiques de cartographie. Ils partent du constat qu’aujourd’hui, beaucoup de personnes peuvent créer des cartes facilement (avec les logiciels SIG), mais qu’il leur manque souvent la formation et les bonnes pratiques pour faire de BONNES cartes. L’association entend donc promouvoir la cartographie comme un art, une science avec ses bonnes pratiques, à destination des professionnels comme des « map-lovers » amateurs. Ils éditent une revue scientifique, organisent une conférence annuelle et notamment des cours de cartographie dans des écoles. A noter leur petit livre de poche « Cartography : an introduction », que tout cartographe devrait avoir, que j’ai pu acheter à cette occasion et disponible sur le web ici. Pour les amoureux des cartes…